Paris.. Mon Paris.. C’était le temps où l’on écoutait encore «  Il est 5h, Paris s’éveille.. » en se réveillant le matin, où le boulanger nous offrait les croissants le dimanche matin car il nous aimait bien et finissait par nous connaître, c’ était mon temps, son temps, le notre, celui de toute une vie. Née à Paris, le 21/04/90. C’était ce qui était marqué sur ces papiers en tout cas. Alors, Joke ou pas ? Aucune idée, et pourtant, tout le monde y croyait. Peut être que, lorsque l’on dit que, la comédie c’est celle de toute une vie, nous disons vrai. Peut être qu’en fait la vie n’est qu’un grand théâtre; que notre naissance est représentée par le levé du rideau, et notre prise de révérence, par sa chute. Vous ne croyez pas ? Parce que elle, elle l‘a entendu des dizaines des fois ce refrain. « En fin de compte chérie, la vie n‘est qu‘un vaste théâtre où tout le monde porte un masque et joue un rôle. » Mais lorsque l‘on a seulement quelques années, on ne comprend pas vraiment la signification de ces mots. Alors on acquiesce, ce sourire innocent sur ce visage adorable.

Isis Hope Jones, pour vous servir. Elle tient son prénom, Isis, d‘une arrière grand mère égyptienne. Ou du moins, il parait. Parce que chez les Jones, tout le monde falsifie tout.. Dur de s‘y retrouver après. Surtout lorsque l‘on joue dans un incessant théâtre, celui de toute une vie. D‘une mère actrice et d‘un père photographe, est plongé dans l‘art depuis toute petite. Mais ce n‘est pas tout de suite qu‘elle s‘y passionnera comme elle y était promise. Fille unique, elle adorait ses parents qui étaient très aimants et la chouchoutait comme une petite princesse. Elle passait la plupart de son temps libre à se faire photographier par son père, ou alors sur les plateau de publicité du genre Ketchup, avec sa mère. Le rêve pour une petite, je ne vous le fait pas dire !

Isis allait à l‘école de son quartier, et avait pas mal d‘amis pour une petite fille. Mais ce fut surtout deux d‘entre eux dont elle se rappellera toute sa vie. Il s‘agissait d‘une fille et d‘un garçon. Rosalie et Jordan. Une rencontre banale dans un bac à sable, pour une amitié unique qui ne fit que grandir à travers les années. Depuis qu‘ils s‘étaient rencontrés, ils ne s‘étaient jamais quitté. Ils s‘invitaient à prendre le goûter les uns chez les autres, ils étaient là pour les anniversaires, les familles se connaissaient : tout était parfait.

« C’est bien chérie, là. T’es bonne chérie, voilà c’est bien. » Elle avait 5 ans qu‘elle avait toujours entendu dire ça d‘elle par son père. Quand il la photographiait, elle pensait qu‘il aimait bien lui dire que c‘était bien ce qu‘elle faisait. Ce qu‘elle pensait évidemment. Mais à 5 ans, pouvons nous réellement se rendre compte et comprendre l‘esprit tordu des adultes ? Eh bien.. elle aura bien comprit que non. Une année, la même, sa mère avait signé un très gros contrat pour un film, et devait se faire moins présente car ils avaient très peu de temps. Comme chaque soir, Isis rentrait et regardait les dessins animés. Ce soir là, son père était venu s‘assoir à ses côtés.

« Ca va ma chérie ?
- Oui oui, très bien , avait elle répondu.

Mais quelques minutes plus tard, un hurlement déchira le silence de la grande maison. A ce moment là, la mère de Isis revenait tout juste, alors elle accouru là d‘où était la provenance de ce cri. Isis courra dans les bras de sa mère et se cacha derrière elle.. Vous devinez la suite.. Attouchements, pleures, plaintes, séparation, divorce.. Lorsque l‘on a 5 ans, ça nous est difficile de vraiment se rendre compte de ce qu‘il vient de se passer, mais on encaisse et on essaie de vivre.

Mais 8 ans ont passé depuis le drame qui changea la vie de la petite Jones. Elle était toujours amie avec Jordan et Rosalie, et tous trois allaient entrer au collège. En 8 ans, beaucoup de choses avaient changés : Rosalie avait commencé l‘équitation et adorait ça, Jordan se passionnait pour le dessin, et Isis, et bien Isis a découvert autre chose grâce à sa mère. A force de la suivre sur les plateaux, elle avait pu s‘intéresser à un tout autre univers. Celui derrière la caméra. La mise en scène et les prises de vue la passionnaient. Alors, quand elle partait en vacance, elle s‘amusait à faire de petits films amateurs pendant son voyage. Ou alors avec ses amis. Rien de bien concret mais elle adorait ça. Au collège, elle prit l‘option théâtre en dehors des cours pour aussi savoir jouer dans un de ses propres films pourquoi pas. Ou bien aux côtés de sa mère. Allez savoir !

Ah le collège.. Les cours, les parents, les amis, les garçons, les devoirs, le premier amour, le brevet.. On les connait toutes ces choses là. Et Isis sait maintenant ce que c‘est aussi. Le collège, ce n‘est pas que l‘enseignement culturel. Le collège, c‘est aussi le moment où l‘on apprend à vivre sa vie. On boit, on fume, on couche, on fugue, on fait les 400 coups. Mais heureusement pour nous, certains sont bien loin de tout ça. Nos trois mousquetaires par exemple, seront restés entre eux une bonne partie des quatre longues années qu‘ont été le collège. Aimé de beaucoup, il n‘en était pas moins seul. Alors que certains préféraient interférés sur leur espérance de vie, eux riaient quand ils sortaient du cinéma, arpentaient les rues de Paris, se rendaient aux concerts de leurs groupes préférés. Eux aussi vivaient, mais bien autrement, cela était certain.

Le premier amour, il touche tout le monde.. Eh bien rassurez vous, il n‘a pas délaissé Isis, bien au contraire. Il s‘appelait Josh. Elle l‘avait rencontré lors qu‘une fois de plus, elle avait suivie sa mère sur un plateau. Il était assis là, et regardait son frère joué. Ils avaient parlé, et depuis ce jour, ils étaient devenus très bons amis. Ils sont restés amis deux ans, jusqu‘au jour où la bouche de Josh avait malencontreusement, on aime à le croire, dérapé sur les lèvres de Isis alors qu‘ils se faisaient la bise. D‘ici, a commencé une véritable idylle. Malgré les quelques disputes qu’ils aient pu avoir, ils restèrent ensemble pendant toute la durée du collège, soit deux ans.

Le brevet en poche, une place au lycée assurée.. Tout suivait son cour pour Isis. Au lycée, elle avait continué à prendre l’option théâtre. Elle aimait jouer on dirait. En cours, ils faisaient de l’audiovisuel, et elle adorait ça. Ses années au lycée ont sans doute été les plus belles de sa vie si on en croit ce qu’elle dit. Elle était toujours avec Josh même s’ils n’étaient pas dans le même établissement, son amitié avec Rosalie et Jordan était plus forte que jamais, sa mère travaillait beaucoup mais était toujours très présente, et un petit film qu‘elle avait publié sur Youtube pour rire avait été vu des centaines de fois ! C‘était le paradis pour elle.

Mais voilà, il se trouve que tout le monde n‘était pas de cet avis. Un soir, Josh était venu chercher Isis à la sortie du lycée, chose qu‘il ne fait jamais. Il l‘avait prit par la main et l‘avait emmené aux Tuileries. Josh était quelqu‘un de tellement gentil et honnête que, même si elle l‘aimait, elle ne savait pas trop comment réagir. Mais la nouvelle tomba.. Sa famille devait déménager. Ils ne devaient pas seulement changer de ville ou de région, non, ils devaient aller en Ecosse, pour le travail de son père. Isis venait de finir sa première et avait eu son bac français avec brio. La nouvelle allait lui pourrir ses vacances.. Mais après le départ de Josh, Isis déprima pendant une bonne partie du reste de son temps jusqu‘à la rentrée. Et puis elle comprit que ce n‘était pas si dramatique. Ils continuaient à s‘appeler, à s’envoyer des mails etc.. C’était mieux que rien !

La Terminale, le mois de juin.. Le bac ! Un bac L que Isis avait horriblement peur de rater. Elle n’était pas si nulle que ça à l’école, loin de là, mais elle avait peur, c‘était plus fort qu‘elle. Et pourtant.. Elle l‘eut son bac ! Et ses deux meilleurs amis aussi d‘ailleurs. La terminale était passée, c‘était le moment de commencer à envoyer ses dossiers à différentes écoles. Isis n‘en envoya qu‘un. Les autres la pensaient folle. Et si elle n‘était pas prise ? « C‘est là bas que je veux faire mes études, ou alors je ne les ferais pas. » Sa mère était confiante, mais elle.. Oula non, pas elle. Septembre approchait de plus en plus, et toujours aucune nouvelle.

Mais un jour, une lettre gratifiée des lettres ‘CFC Gaumont‘ retint son attention sur la commode. Evidemment, elle ouvrit la lettre, la peur au ventre. Et là, un hurlement de joie se fit entendre. Elle était prise ! Combien d‘années avait elle rêvée d‘être prise dans une telle école ? Elle ne les comptait plus. Alors voilà, c‘était finit. Au revoir le lycée, au revoir maman, bonjour CFC ! Elle était tellement heureuse de se retrouver, et ce n‘était pas la seule..

« N‘oublies pas chérie, la vie n’est qu’un vaste théâtre où tout le monde porte un masque et joue un rôle. »

Malgré ce qu‘on aurait pu croire, ce n‘est pas le fait de suivre sa mère sur les plateaux de tournage qui décidèrent Isis à venir à CEC. En fait, c‘est plutôt l‘univers parfois lugubre de quelqu‘un dont tout le monde connait le nom : Tim Burton. Isis a toujours aimé la façon dont il voit les choses, la façon dont il arrive à faire d‘une scène précise ce qu‘il veut. Mais ce qu‘elle admire vraiment en cet homme, c‘est qu‘il est connu pour tout. Réalisateur, acteur, scénariste, producteur, directeur artistique, dessinateur, écrivain.. C‘est vraiment son model. Il a réussit à faire d‘œuvres impossibles, des chefs d‘œuvres cinématographiques, allant parfois même jusqu‘à être récompensé aux Oscars ou à des festivals. L‘un des films de Tim Burton qu‘elle aura préféré, est sans aucun doute Edward aux mains d‘argents, ou encore Charlie et la Chocolaterie. Malgré que ce soit deux univers très différents, elle pourrait les regarder toute la journée. Son acteur préféré est alors très vite devenu le talentueux Johnny Depp qui joue aussi dans la trilogie de Pirates des Caraïbes, qu‘elle adore. Mais elle aime aussi beaucoup d‘autres films, surtout d‘horreur, tel que L‘exorciste, ou bien d’autres encore.